La rentrée 2024 s'est déroulée d'une manière inédite, avec un ministre démissionnaire qui a préparé la rentrée et qui s'est félicitée d'appliquer les mesures contestées du « Choc des savoirs » et la confirmation de 1000 fermetures des postes (103 dans les écoles des Bouches du Rhône), sans aucun moyen supplémentaire alors que clairement l'Ecole publique manque de tout : enseignants, enseignants spécialisés, brigades, AESH, psyEN, médecins et infirmières scolaires…
Des rapports inquiétants surgissent, comme celui de l'IGESR qui, pour faire des économies et au motif de la baisse démographique, préconise la fermeture de près de 2000 écoles afin de récupérer 5000 postes d'enseignants, mais aussi de revoir la carte de l'Education prioritaire en réduisant les effectifs de classes en REP…
La nouvelle équipe ministérielle n'est pas une « erreur de casting » qui n'y connaît rien mais au contraire, des fidèles exécutants dociles, chargés de mettre en œuvre la feuille de route du Président.
La députée Genetet est donc nommée au poste de ministre de l'EN, ancien membre de la commission Défense, celle qui a décidé la loi de programmation militaire 2024-2030 en attribuant 413 milliards d'€ alors que les services publics sont à l' agonie.
Rien d'étonnant à ce qu'elle se soit déclarée « favorable à la généralisation du SNU pour nourrir 'l'esprit de résilience' de la jeunesse » !... Généralisation estimée à 10 milliards d'€ !
Dans son discours de passation de pouvoirs le lundi 23 septembre, elle a été claire sur son objectif : « Le navire ne changera pas de cap ! » Rien de quoi étonner les enseignants ni de les rassurer pour répondre aux urgences de la profession qui souffre depuis 2017.
Elle confirme vouloir « élever le niveau » avec la mise en place des groupes de niveaux au collège et « Sécuriser le chemin de l’école » avec des caméras, des portiques… mais pas plus d’AED et de personnels de vie scolaire.
Des maladresses et confusions, absence d’expertise qui relèvent de son absence de connaissance du terrain…
Le député Portier, nommé ministre délégué de la réussite scolaire et de l’enseignement prof, connu pour avoir cosigné une tribune en défense de l’enseignement privé… Rédacteur d'un rapport consacré à l’instruction des enfants en situation de handicap : « il faut arriver à intégrer le médico-social dans le scolaire et arrêter de les opposer. Profitons, par exemple, d’enregistrer une baisse de la démographie scolaire avec de nombreux locaux vacants et délocalisons certains dispositifs médico-sociaux dans l’école en y installant des professionnels » ! C’est donc la poursuite de la politique de l’acte 2 de l’école inclusive, en refusant de créer des places nécessaires dans les ESMS (estimé à 24.000 par le ministère) et au contraire les dissoudre dans les écoles… alors que ce sujet bouleverse complètement le fonctionnement des écoles et déstabilise les équipes enseignantes.
Dans ce contexte, la délégation FO a rappelé l'ensemble des revendications pour la défense des conditions de travail et des intérêts matériels et moraux des collègues en indiquant que le syndicat serait à leurs côtés pour les accompagner dans leurs mobilisations et leurs demandes d'audience.