En cette rentrée, des dispositifs visant à amplifier le « pilotage par l’évaluation » se multiplient : évaluations
nationales désormais imposées à tous les niveaux en élémentaire, évaluations d’école, nouvelle évaluation
spécifique aux directeurs… Ces évaluations peuvent être utilisées pour mettre en place d’autres dispositifs encore
plus contraignants pour les personnels.
Ainsi, dans le Pas-de-Calais, des écoles ayant obtenu de « mauvais résultats » lors des évaluations nationales
subissent des « résidences pédagogiques ». Les inspections se « délocalisent » et s’installent dans une école à la
semaine avec l’IEN, les CPC et des maîtres formateurs.
Dans la Seine-Maritime, l’IA met en place un dispositif expérimental « choc des savoirs » dans des écoles du
premier degré. Durant 60 h, dont la moitié sur temps de classe avec remplacement, les équipes se voient imposer
un accompagnement renforcé. Des visites de classe, ainsi que la présence de l’IEN lors des conseils de maîtres et
de cycle sont de plus prévues.
Dans la Somme et dans l’Oise, un « plan d’action départemental » ou « constellation équipe PAD » est mis en
œuvre après une évaluation d’école ou des résultats insatisfaisants aux évaluations nationales. Il s’agit d’une
pseudo-formation de 42h dont 18h pris sur les animations pédagogiques. Les directeurs sont mobilisés en tant
que « pilotes » du dispositif.
Le SNUDI-FO refusent ces dispositifs qui visent à mettre au pas les personnels et les rendre seuls responsables des
difficultés de leurs élèves. Il refuse la logique « d’accompagnement » induite par le protocole PPCR* que FO a
combattu. Les professeurs des écoles ne sont pas « stagiaires à vie ».
Les personnels résistent avec le SNUDI-FO
Le SNUDI-FO réaffirme que les évaluations d’écoles et les évaluations nationales ne reposent sur aucune base
réglementaire. Dans de nombreux départements, les IA-DASEN reconnaissent qu’il n’y a aucun caractère
obligatoire aux évaluations d’école. Dans d’autres départements, malgré la pression exercée par la hiérarchie, les
IEN reculent lorsque les collègues indiquent avec le soutien du SNUDI-FO qu’ils ne sont pas volontaires, comme
cela a été le cas dans deux écoles de l’Hérault.
Le SNUDI-FO rappelle également que les professeurs des écoles ont dans leurs obligations de service 18h
d’animations pédagogiques, heures de formation continue choisie, qui ne peuvent être utilisées à tort et à travers
dans le cadre de ces dispositifs expérimentaux, y compris pour les directeurs d’école qui n’ont pas à devenir euxmêmes des formateurs.
Le SNUDI-FO revendique l’abandon des évaluations d’école, des évaluations nationales ainsi que de ces dispositifs
qui en découlent. Il invite les personnels à se regrouper dans les écoles, dans les secteurs et à faire valoir toutes
les revendications, et en particulier leur exigence d’abandon de toutes ces évaluations et du respect de notre
liberté pédagogique. L’amélioration du niveau des élèves ne passe pas par un coaching des enseignants mais par
la création de tous les postes nécessaires : enseignants, remplaçants, AESH, enseignants spécialisés, PsyEN,
infirmières, médecins scolaires !